Il y a quelques jours, j’ai reçu de la part d’un de nos partenaires des invitations VIP pour un concert.
J’en parle à mon mari. Ni une ni deux, c’est décidé, on y va.
C’est l’occasion. Ça fait trois mois que nous ne sommes pas sortis tout court. C’est une distraction bienvenue, aussi pour moi, après la grosse frayeur que nous avons eue. Une de mes meilleures amies m’écrit sur WhatsApp « tu vas à la soirée de x? ». On éclate de rire. La coincidence est drôle. Elle aime faire la fête, comme moi. Et ça ne date pas d’aujourd’hui. Que demander de plus? Tous les ingrédients sont réunis pour une belle soirée. Y a plus qu’à…
Nous y sommes, le jour J arrive.
Nous avons passé la soirée de la veille à en parler et faire des plans. Ce matin, je sors du lit difficilement comme tous les jours depuis un bon moment. Je remets ma vie en question, fais la liste mentale des tâches à effectuer et cette liste ne tient pas compte de la gestion de la maison désertée dès les premières lueurs de l’aube par tous ses habitants, dispersés entre l’école et le bureau. Je suis la seule à être maîtresse de mon agenda. Ce qui implique devoir gérer les imprévus, celui de ces derniers jours entre rangement, repas et nettoyage. La soirée me semble un horizon inatteignable. Une montagne infranchissable. Je me traîne toute la matinée et appelle mon mari. Ce serait génial si je pouvais faire en sorte que ce soit lui qui annule à ma place (ne lui faites pas lire cette partie, dama kay jëw).
Je commence la discussion ainsi:
– « Je suis fatiguée. J’ai trop de travail. Y a personne à la maison. Ma tête n’est pas faite. Je n’ai rien à me mettre. »
Ce qu’il faut savoir c’est que je suis en jeans t-shirt tous les jours ces 3 dernières années. Je dois me trouver une tenue, trouver le temps d’aller au salon de coiffure, me maquiller, mettre des TALONS HAUT.
Sa réponse: « si tu veux annuler, on annule ».
Loupé, c’est pas la réponse que j’attendais.
On va plier la journée comme on peut et y aller. Je vais espérer une annulation qui ne vienne pas de moi jusqu’au moment où assise dans la salle, nous attendons l’arrivée de l’artiste.
Si je n’avais pas compris jusqu’à ce moment c’est devenu clair pour moi:
TOUT LAISSE!
J’ai vieilli!
Je suis devenue cette quadra là! Vous la connaissez toutes:
- Celle qui préfère le confort de son lit à toutes les soirées du monde et qui répète à la ronde aux jeunes qu’elle rencontre, il fut un temps je sortais 4 à 5 fois par semaine. Les laissant opiner de la tête poliment.
- Celle qui identifie toutes les raisons légitimes de ne pas partir.
- Celle qui a besoin de deux jours pour se remettre d’une soirée, quand tout va bien
- Celle qui trouve que la musique est trop forte
- Celle qui privilégie le confort dans toutes ses tenues
- Celle qui considère que les soirées commencent définitivement trop tard
- Celle qui se plaint du non-respect de l’horaire
- Celle qui pense à la montagne de responsabilités qui l’attend le lendemain.
Cette quadra là? Vous voyez le dessin?!
La quadra vous salue depuis le concert qui n’a pas encore commencé, alors qu’il était prévu à 21h. La musique du DJ cherchant à déloger son cœur de sa poitrine. Au milieu d’un public guindé dans lequel elle-même prend une part active, avec talons haut, gaine trop serrée, sac trop petit- l’empêchant de respirer à fond, sac trop petit pouvant à peine contenir son téléphone.
Et vous qu’avez vous prévu ce week-end ?